Signes et causes d’un système immunitaire faible
Résumé
Le bon fonctionnement de notre immunité permet la protection de l’organisme contre les agents extérieurs. L’organisme devient vulnérable lorsque notre immunité, innée et acquise, ne réagit pas de manière optimale . Cet article vous aide à reconnaître les signes indiquant que vos défenses naturelles ne sont pas complètement opérationnelles . Il liste aussi les causes d’un système immunitaire faible.
Qu’est ce que l’immunité ?
Le système immunitaire se compose de deux parties complémentaires : l’immunité innée et l’immunité adaptative (ou acquise).
L’ immunité innée est la première ligne de défense. Elle comprend les barrières physiques que sont la peau et les muqueuses (digestives et respiratoires). Mais elle dispose aussi de certaines cellules qui sont en première ligne: natural killer (NK), macrophages, neutrophiles...
L’ immunité adaptative est, elle, plus spécifique et plus lente à se mettre en place. Elle repose sur les lymphocytes T et B, qui produisent des anticorps contre des agents externes précis et assurent une mémoire immunitaire.
De nombreux facteurs influencent l’efficacité du système immunitaire. Les barrières physiques jouent un rôle central en empêchant l’entrée des agents externes. Leur intégrité dépend de divers facteurs tels que l’hydratation ou l'équilibre du microbiote entre autres. Le rythme circadien est, lui aussi, central puisqu’il régule la production de cytokines, la circulation des lymphocytes et la réponse immunitaire. Aussi, un dérèglement du sommeil affaiblit donc le système immunitaire. De même, l’axe intestin-immunité est au cœur d’une bonne immunité. En effet, le microbiote intestinal influence la qualité de la barrière intestinale et la production de métabolites comme les acides gras à chaîne courte.
Les signes d’un système immunitaire faible
Ces différents signes peuvent indiquer une immunité faible :
- Sensibilité aux refroidissements ou aux désagréments de l'hiver
- Peu de résistance, fragilité face aux conditions extérieures défavorables
- Voies respiratoires souvent fragilisées : nez qui coule, picotements de la gorge, bronches encombrées, sinus engorgés…
- Fatigue persistante
- Santé urinaire et génitale fragilisées
- Inconforts digestifs (dysbiose) : ballonnements, gaz, douleurs abdominales, transit perturbé…
- Apparition de boutons de lèvres, aphtes, rougeurs cutanées
- Régénération lente de la peau
Ces signes justifient une évaluation plus poussée s’ils sont persistants.
Les causes fonctionnelles d’un système immunitaire faible
Les causes fonctionnelles sont celles que l’on peut modifier par le mode de vie. Elles peuvent contribuer à une faiblesse immunitaire . Améliorer les facteurs d’influence que sont le sommeil, la gestion du stress, la lumière, l’activité et l’alimentation peut permettre de maintenir, mais aussi de restaurer, la compétence de l’organisme à se défendre.
Un sommeil insuffisant ou irrégulier
Un sommeil de moins de 7-8 heures par nuit , des horaires changeants ou une dette chronique de sommeil affectent l’horloge biologique. Ces perturbations réduisent l’activité et le nombre de cellules NK, ainsi que l’efficacité de la réponse vaccinale. Les durées de sommeil naturel inférieures à 7 h sont associées à une activité des cellules NK diminuée. Le manque de sommeil augmente le niveau de cortisol, favorise certaines molécules affaiblissant les défenses immunitaires.
Stress chronique et charge mentale
Une élévation prolongée du cortisol et des catécholamines crée un déséquilibre, fragilise les muqueuses et altère la surveillance immunitaire. Le stress prolongé élève le cortisol et les catécholamines, ce qui déséquilibre la production de cytokines, fragilise les muqueuses et altère la surveillance immunitaire à travers une altération des lymphocytes et une réduction de l’immunité adaptative . De nombreuses études montrent l’influence des évènements stressants majeurs à un risque accru de maladie.
La fatigue accumulée et le manque de récupération
L’accumulation de fatigue, qu’elle soit liée au travail, aux efforts physiques ou à un stress mental prolongé, sans périodes adéquates de repos, épuise les ressources défensives. Si le manque en temps de sommeil n’est pas toujours impliqué, le manque de temps de repos pour le corps et l’esprit peut avoir des effets similaires. Des efforts sportifs trop intenses et trop fréquents, ou des horaires de travail trop longs avec une surcharge d’activité, ou un surmenage d’activités familiales, créent un stress qui impacte sur le système immunitaire. Les temps de repos et de récupération sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.
Manque de lumière naturelle
La sécrétion de vitamine D est dépendante de l’exposition à la lumière du jour et influence la qualité de la réponse immunitaire . Mais le manque de lumière naturelle perturbe le rythme circadien et la sécrétion de mélatonine qui participent à la coordination des fonctions immunitaires. L’exposition à la lumière pendant la journée permet une meilleure sécrétion nocturne de mélatonine et des niveaux d’immunoglobuline A (IgA) salivaires, un indicateur de l’immunité muqueuse plus élevés. La perturbation de l’horloge biologique par manque de lumière naturelle ou par lumière artificielle nocturne modifie l’expression des gènes qui influencent la maturation, la localisation et la fonction des cellules immunitaires telles que les lymphocytes T et les cellules NK.
Alimentation pauvre en nutriments protecteurs
Une alimentation insuffisante en nutriments et micronutriments tels que les vitamines, le zinc, le sélénium , les oméga-3, les fibres, les protéines ou encore la diversité végétale nuit à plusieurs niveaux. La barrière intestinale, la production adéquate d’anticorps et l’immunité innée et adaptative sont affectées par les déficiences. Les carences ou apports suboptimaux en micronutriments exposent à un risque accru d’infections virales, et la correction des carences améliore la réponse immunitaire.
Sédentarité ou excès d’entraînement sans récupération
L’activité physique modérée stimule les défenses immunitaires, tandis que l’absence d’activité ou, à l’inverse, un exercice physique intense, prolongé ou excessif, a tendance à supprimer temporairement les réponses immunitaires en raison des modifications hormonales induites par le stress, notamment l'élévation du taux de cortisol, ce qui affaiblit les défenses immunitaires innées et adaptatives.
Dysbiose intestinale
La dysbiose correspond à un déséquilibre du microbiote intestinal. Elle réduit la production d’acides gras à chaîne courte tels que le butyrate, qui sont des modulateurs essentiels. Ils soutiennent la barrière intestinale, régulent le stress oxydatif et influencent la maturation des cellules immunitaires. Des études montrent que l’usage répétitif d’antibiotiques ou une alimentation pauvre en fibres fermentescibles entraînent une altération de cette barrière, facilitant le passage d’antigènes vers la circulation, activant l’immunité innée de manière chronique et compromettant nos défenses adaptatives.
Excès de radicaux libres et vieillissement
Avec le temps, le stress oxydatif s’accumule, les cellules immunitaires subissent des dommages et leur capacité de réparation diminue, la production de lymphocytes naïfs baisse et la réponse immunitaire s’altère. De plus, les radicaux libres favorisent un environnement déséquilibré par le stress oxydatif et altèrent l’immunité. Une étude majeure portant sur l’accumulation de particules inhalées met en lumière que les macrophages chargés de particules polluantes sont moins efficaces chez les sujets plus âgés.
Toxines et pollution
L’exposition à la pollution atmosphérique constitue une cause non négligeable d’affaiblissement du système immunitaire. Des particules fines, produits chimiques, polluants domestiques, ainsi que l’air intérieur contaminé peuvent altérer les muqueuses, induire un stress oxydatif et déséquilibrer les réponses immunitaires.
Autres
Hydratation insuffisante
Aussi, la déshydratation de la surface des voies aériennes ralentit le battement des cils et diminue l’efficacité de la clairance mucociliaire, ce qui favorise l'accumulation de mucus et facilite l’infection bactérienne ou virale.
Alcool, tabac (et vape)
L’effet négatif de la cigarette sur l’ immunité est bien connu. L’abus d’alcool affecte l’immunité, provoque une dysbiose, mais aussi une désensibilisation des cils respiratoires. La vapeur de cigarette électronique avec nicotine réduit quant à elle l’hydratation de la surface des voies respiratoires, altère le battement des cils, et perturbe le transport muco-ciliaire. Les utilisateurs de cigarette électronique présentent de manière générale une réponse nasale diminuée aux virus atténués comparée aux non-utilisateurs.
Isolement social et faible qualité de vie
Le manque de liens et de soutien augmente les marqueurs de stress . Plusieurs études montrent en effet que l’isolement social et le sentiment de solitude sont associés à des niveaux plus élevés de marqueurs ayant une influence forte sur le système immunitaire, notamment le IL-6, le fibrinogène, et la protéine C-réactive (CRP).
Causes médicales à ne pas rater
Outre les facteurs fonctionnels, certaines causes médicales peuvent entraîner une immunité affaiblie, sévère ou persistante, et nécessitent d’être explorées et traitées :
- ge avancé : le vieillissement immunitaire diminue la production de lymphocytes T naïfs, et la fonction adaptative faiblit.
- Grossesse : modulation immunitaire physiologique, nécessitant un suivi spécifique.
- Carences : fer (ferritine basse), vitamine B12/folates, vitamine D, malnutrition protéique.
- Maladies chroniques : diabète mal équilibré, hypothyroïdie.
- Maladies auto-immunes.
Ces situations peuvent exacerber une faiblesse immunitaire existante ou la créer, même si les causes fonctionnelles sont bien optimisées.
Accompagner nos défenses naturelles
Lorsque le système immunitaire est faible, des mesures combinées non pharmacologiques peuvent aider à le renforcer. Parmi celles-ci :
- Hygiène : lavage des mains, éviter les expositions inutiles aux agents pathogènes (port du masque).
- Alimentation : privilégier une alimentation riche en nutriments protecteurs (vitamines, minéraux, protéines, fibres, oméga-3), diversité végétale, limiter les aliments ultra-transformés.
- Activité physique : exercices modérés réguliers, alternant effort et récupération, sommeil suffisant.
- Compléments alimentaires : en cas d’apports insuffisants ou de carences avérées : vitamine D , zinc, probiotiques en cas de dysbiose, vitamine C, etc.
Pour en savoir plus, consultez l’article : Comment renforcer son système immunitaire